Après toutes ces aventures, nous sommes enfin arrivés à Bowen et nous avons atterris dans un camping à Rose Bay ; le moins cher de la ville mais tout de même en bord de mer, avec une bonne ambiance et une piscine. Nous y avons passés une semaine qui nous a semblé une éternité à côté de tous les free camps des derniers jours. Bon c’est pas ici qu’on a amélioré notre anglais, on se serait cru dans un camping sur la côte d’azur, que des français ! Encore une fois, on a apprécié la générosité des australiens avec les gérants Peter et Debbie. Peter est tout de suite venu discuter avec nous et nous a offert le premier poivron de la saison !

On s’est rapidement mis à la recherche d’un travail dans les champs mais on a vite compris que ce serait plus compliqué que prévu. Tous les gens du camping, les fermiers et les locaux nous ont appris que la saison avait du retard à cause de la météo. On a entendu de tout : pas de boulot avant au moins 1 à 2 semaines, 3 semaines voire 6 semaines ! Il y avait donc une confusion totale dans le camping entre ceux qui voulaient rester pour être les premiers, ceux qui repartaient et ceux qui ne savaient pas. L’ambiance ici se résumait à un mélange de farniente, de « galère » pour les plus fauchés qui recherchaient désespérément un travail et de soirées pour les autres. Pour notre part, on était plutôt du côté des fauchés. Juste pour repréciser, si tu veux passer une bonne soirée et boire un coup pour oublier tes galères, tu as le choix entre un pack de 6 bières à 20$, une bouteille d’alcool fort à 50$ ou le délicieux cubi de vin dégueulasse à 10$ pour 4L (ici, on appelle ça du « Goon » où oreiller en aborigène… !). Bref, hormis le goon, boire ça coûte cher !

On a quand même persévérer en passant voir chaque ferme et en inscrivant nos noms sur les listes d’attente. Peter nous a honnêtement dit que la saison ne commencerait pas avant 4 à 6 semaines et nous a conseillé d’aller à Gumlu, un village à 1 heure de route, pour tenter notre chance. C’est ce que nous avons fait et au final, ça nous aura coûté 30$ d’essence pour inscrire nos noms dans une liste d’une usine de packing de poivrons à l’arrêt car la saison n’avait pas commencé. On aura quand même croisé un wallaby traversant un chemin et un émeu dans les champs de tomates, magique !

Un peu découragé par nos recherches, nous avons profité du camping, de la piscine et des balades dans le coin. On s’est mis à la pêche et on a péché depuis le ponton de Bowen qui a servi au tournage du film « Australia » avec Nicole Kidman et Hugh Jackman, vous savez la scène où ils font entrer le bétail dans les bateaux avant leur concurrent ! On a rencontré plein de gens sympas avec plein de bonnes idées pour économiser/gagner des sous. Des mecs qui allaient pêcher, des filles qui enfilaient des perles et des coquillages pour faire des bijoux et les vendre au marché et d’autres qui négociaient avec les gérants du camping pour faire de la peinture contre une semaine gratuite.

Baptiste a passé une journée d’anniversaire un peu spéciale avec pêche à l’aube depuis la plage où il a attrapé un calamar, dégustation de tapas maison à base de calamar et peinture sur la caravane d’une australienne qui repartait chez elle et voulait un souvenir !

Après de longues discussions, on a fini par chercher des solutions pour économiser le prix du camping en attendant le début de la saison. On a surtout cherché du couchsurfing (hébergement gratuit proposé par des gens) et du woofing (gîte et couvert contre quelques heures de travail par jour) via le site HELPX. Contre toute attente, on a réussi à trouver un Helpx de rêve ; l’hébergement sur un resort hôtel d’une île paradisiaque (près de l’archipel des Whitsundays) contre 4,5 heures de travail par jour. Les repas ne sont pas compris mais l’on peut bénéficier de tous les équipements de l’hôtel dont piscine, kayak, terrain de tennis, etc. Ça promet !