Après ces quelques jours d’aventure à Rainbow Beach, on a repris notre route vers le nord, en direction de Bowen pour travailler car la saison des tomates va bientôt commencer. C’est bien beau de s’acheter un beau 4x4 et de l’équiper mais on a plus de sous ! On est donc obligé de passer juste à côté de Fraiser Island sans s’y arrêter… Dommage, parce que la description du Lonely Planet est plutôt sympa : « Emaillée de dunes géantes, de forêts humides anciennes et de lacs d’eau douce d’un bleu étincelant, Fraser Island, plus grande île de sable du monde, est une terre magique classée au patrimoine de l’Unesco ». Bon bah ça, on verra plus tard !

Au passage, on s’arrête à Tin Can Bay pour, à ce qu’il parait, voir des dauphins ! Notre excitation s’est vite envolée lorsque nous avons vu 4 dauphins immobiles, garés de manières parfaitement ordonnée sur un bout de plage entre un ponton et un bâteau, avec un ranger à côté de chacun d’eux. Juste en face, une file de 50 personnes payant pour avoir un seau avec 2 poissons et les gaver tour à tour en prenant une photo.

Nous avons repris l’autoroute A1 en direction du nord pour parcourir les 1000 km qui nous séparent de Bowen. Au total, on a mis 5 jours en passant plusieurs nuits dans des « free camps » (aires de camping gratuites) sur la route.

 2 free camps resteront dans nos mémoires :

- Un free camp près de Mackay, juste à côté d’un bar/motel. Bon, il a plu pendant les 2 jours que nous y avons passés. Mais quel plaisir de retrouver une vrai douche chaude pour 2$ ! On se souviendra surtout de notre première soirée passée dans un bar australien. Un tournoi de jeu de fléchette entre 2 équipes du coin et des parties de billards avec 2 rangers… et même une fille en petite culotte (oui oui, rien de plus !). Ces filles qui travaillent dans les bars s’appellent des « skimpies ». Elles sont payées (plutôt bien d’ailleurs) pour faire boire les gars dans les bars, animer la soirée et flirter. Eh oui, on est dans le far west ici ! Notre ressenti est un peu compliqué à expliquer mais on a quand même l’impression qu’ici chacun à sa place. La femme est à la maison, s’occupe des enfants ou amuse les garçons et les hommes font des travaux physiques dans les champs. Un petit côté « La petite maison dans la prairie » en fait.

- Un free camp juste avant Bowen, alias « Chez Bret ». Par où commencer… Pour repérer les free camp, il existe une application qui permet de voir quel service il y a, le prix (si payant) et les retours des utilisateurs. Jennifer a tout de suite flashé sur ce free camp, 5$/pers par nuit mais tous les services, sanitaires, douches chaudes, machine à laver, spot de pêche. Tout est parfait ! Elle n’a pas été déçue. On est arrivé sur une parcelle de terre au bord de l’autoroute avec un arbre, un poulailler, des cochons, trois gros chiens plein de bave et une maison… Enfin c’était plutôt 2 murs et demi, et un joyeux bazar de bouts de tôles, d’outils, de ferraillerie et de tous ces petites choses qui ornent le garage de votre grand père. Le propriétaire, Bret, est en train d’essayer de faire revivre sa tondeuse à gazon modèle 1960 à grand coup de disqueuse avec l’aide de 2 jeunes, visiblement des backpackers comme nous. Il nous explique que l’on peut camper ici, que les sanitaires et la douche sont dans la petite cabane en tôle avec une porte en filet de pêche nouvellement ajoutée pour vous les filles et que le toit va bientôt être construit mais que en attendant, on peut admirer les étoiles. Si l’on a besoin de faire une machine pour le linge, on peut utiliser la bétonnière (qui n’est presque pas sale), très efficace. Et pour 5$ de plus, il peut nous préparer à manger… Je vous laisse deviner ce qu’on a répondu… … bah oui bien sûr, c’est plus sympa de partager le repas avec vous ! On s’est retrouvé au coin du feu de bois où il a préparé un poulet mijoté dans une marmite en fonte à même les braises ; super bon repas ! Au final, on a passé une bonne soirée autour du feu à discuter de tout et n’importe quoi et on est parti le lendemain matin ; Jennifer n’a même pas voulu se doucher !

Bret est un personnage, un peu barré mais qui a eu une vie dure, il a tout perdu dans un incendie et a été gravement brulé et il reconstruit sa vie en bricolant sur une de ses parcelles. Mais bon, il nous a quand même sorti qu’il soupçonnait les russes d’utiliser tout le gaz du monde pour provoquer le réchauffement climatique !